Caractère
Thalia est une personne très timide. C'est à peine si elle ose respirer en présence d'une personne, qu'il s’agisse d'un inconnu ou d'une connaissance. Elle a énormément de mal à démarrer une conversation, ne serait-ce que pour demander une direction. Anxieuse socialement, elle est donc extrêmement discrète et sait passer inaperçu. Pessimiste, la jeune femme n'a aucune confiance en elle, tout comme elle ne fait confiance à personne. Elle ment souvent et peut aller jusqu'à la trahison si sa vie est en jeu. Pourtant, si c'est la vie des autres qui est au bord du précipice, ou bien si elle peut les aider d’une façon ou d'une autre, elle le fera, que ce soit indirectement ou plus directement. Instinct de médecin. Elle ne peut pas rester les bras croisés lorsqu'elle peut améliorer une situation. C'est cet « instinct » qui l'a poussée à faire le tour du monde en tant que médecin, puis se tournant peu à peu vers les soins envers les animaux (moins il y a de contacts sociaux avec les humains, mieux elle se sent).
Prudente, perfectionniste, silencieuse, très secrète, elle bégaye lorsqu'elle est nerveuse ou se mord les lèvres, parfois les jointures. Elle regarde tout le temps autour d'elle, comme si elle se sentait observée en permanence et ne sait pas se mêler de ses affaires. Finalement, sa mémoire est infaillible et ses connaissances dans son domaine sont tout aussi impressionnantes. Après tout, c'est bien l'une des seules choses qu'elle sait faire correctement.
Une dernière chose. Thalia est extrêmement persistante et tenace et va jusqu'au bout de ses projets. Elle y met son 100% et fait tout ce qu'elle peut pour obtenir les résultats qu'elle veut. Sinon, elle s'adapte.
Histoire
Il est souvent dit que lorsque vient le temps de passer l'arme à gauche et de rendre son dernier souffle, il est possible de voir sa vie défiler devant nos yeux. Thalia n'y avait jamais vraiment cru et en avait maintenant la certitude : c'était faux. C'était loin d'être une vision d'adieu juste avant le dernier battement de son cœur.
C'était long. Douloureux.
De se remémorer chacun de ses souvenirs, un à la fois, pour maquiller son désespoir.
Il faisait si froid qu'elle avait l'impression de flotter. Elle ne savait pas si le fait qu'elle n'arrivait pas à ouvrir les yeux était dû au fait que ses paupières étaient gelées ou si c'était seulement parce qu'elle ne les sentait même plus. Son esprit se mit à voyager à travers ses souvenirs, peut-être pour passer le temps, peut-être pour se réconforter.
Son premier souvenir. Dans la maison familiale en Grèce, en plein été. Elle devait bien avoir à peine plus de deux ans et elle courait partout dans la maison en essayant d'échapper aux griffes de son père dont le seul but était de changer la couche de sa petite fille. C'était un souvenir très vague, qui se fit vite voler la vedette par un autre. Cette fois, c'était ses premières années scolaires. Trop timide pour se faire des amis, elle jouait souvent seule dans son coin et acceptait difficilement les invitations des autres enfants de jouer avec eux. Thalia se rappelait qu'à l'époque, ses cheveux étaient vraiment très frisés.
Plus son corps prenait des centimètres et se modifiait, moins sa situation sociale s'améliorait. Même à l'âge de 14 ans, la jeune fille n'arrivait pas à démarrer des conversations normales. Elle avait réussis à se faire quelques amis au cours de sa vie et après une longue période de drama, alla même jusqu'à avoir une amoureuse, mais elle eut à mettre un terme à cette relation à cause du déménagement de sa partenaire dan un autre pays. Cet événement causa une rechute dans sa timidité. Elle se réfugiait dans ce qui la passionnait le plus : la science et la nature.
Personne ne fut surpris de la voir obtenir un diplôme en médecine avec un succès retentissant. Malgré l'opposition claire et nette de ses parents et leur désaccord face à son choix de carrière, Thalia se mit à voyager partout pour mettre ses talents en action. Elle se força à rejoindre une équipe médicale financée par une organisation sans frontières et travailla avec eux quelques années avant de se diriger vers les soins pour les animaux, préférant la nature à la société.
Ses collègues respectaient son talent, mais ce n'était jamais suffisant pour Thalia, qui se trouvait clairement moins talentueuse ou intelligente que ceux-ci. Elle voulait impressionner ses parents à tout prix pour qu'ils cessent leurs commentaires pessimistes constants et comprennent à quel point son travail était incroyable. Au cours de sa courte vie, Thalia vécu des expériences uniques dans de nombreux pays différents, où elle apprit plus que jamais. Elle allait même jusqu'à dire qu'elle commençait à se sentir plus confortable avec les interactions sociales avec son équipe ! De plus, voir le résultat de ses efforts : des animaux en bonne santé et retournés à la nature en pleine forme... C'était tout simplement magique. Son meilleur souvenir en lien à son travail était la remise en liberté d'un éléphant borgne. Il avait l'air si heureux d'aller mieux, à un moment elle avait eu l'impression qu'il leur disait au revoir avec sa trompe.
Puis elle avait décidé de suivre son équipe au Pôle Nord pour aider les animaux mis en danger par le réchauffement climatique. Et voilà où ça l'avait menée.
Personne n'aurait pu savoir qu'il y avait une crevasse sous la neige. Ce fut Thalia qui s'en rendit compte, lorsque la neige sous ses pieds céda.
Elle ne savait plus combien de temps s'était écoulé depuis sa chute. Sa jambe en compte et la coupure sur son front ne lui faisaient même plus mal. Elle n'avait plus froid non plus. C'était presque comme si son équipe avait réussis à la ramener dans leur campement et qu'elle se dirigeait vers un hôpital à bord d'un hélicoptère. Elle se sentait comme revivre, ses sens reprenant leur rôle, en commençant par ses nerfs : le froid était de retour. Elle percevait aussi le son de la pluie qui s'abattait sur une fenêtre, ce qui voulait dire qu'elle n'était plus au Pôle Nord.
Lentement, elle ouvrit les yeux, laissant le temps à sa vue de revenir à son tour.
Elle n'était définitivement pas au Pôle Nord, même si le froid qu'elle ressentait ne le lui rappelait que trop bien.
Elle n'était définitivement pas dans un hôpital.
Ce qu'elle ne savait pas encore, c'était qu'elle n'était même plus sur Terre.